L'ALHAMBRA DE GRENADE INSPIRE JEAN MICHEL MOUIREN
- ADMIN
- Mar 25, 2017
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Updated: Jan 14, 2020
La Provence, 2 Mars 1998
Dans sa maison du quartier de la Roquette le calife aux yeux bleus a dessiné les motifs de la fresque qui décorera les arènes pour la corrida goyesque.
Le quartier de la Roquette, avec ses petites ruelles, ressemble un peu au “Barrio de Santa Cruz” à Séville, il ressemble à Marseille, à Naples, à Alger, et à toutes ces villes méditerranéennes qui se sont construites en cherchant la fraicheur. Jean Michel Mouiren, aujourd'hui connu comme Juan Zíngaro, artiste arlésien vit avec sa famille dans une de ces petites rues aux fenêtres basses et aux lourds volets de bois, tout près du Rhône. Sa demeure s’ouvre sur une grande pièce avec une voute et il faut monter un escalier en colimaçon du XVII siècle pour accéder à son atelier.
Jean Michel Mouiren, même s’il a l’allure d’un Viking par sa grande taille et ses yeux clairs, nous rappelle l’occupation berbère de Ronda qui fut un petit royaume indépendant des califats Hammudites de Málaga et Abbadites de Séville. Les Berbères ayant pour particularité leur peau et leurs yeux clairs on pourrait le comparer à un des nombreux califes indépendants de Ronda, Abou Melik n’était il pas surnommé le calife aux yeux bleux ? Jean Michel Mouiren aime l’Espagne et l’art mauresque depuis que tout petit ses parents l’emmenaient en voyage dans les sud de la péninsule. Déjà l’année dernière il avait été désigné par Hubert Yonnet qui apporte toujours un soin très particulier au choix de ses affiches, pour réaliser la toile qui servirait de support à la feria 97.
Cette peinture est d’ailleurs en bonne place dans son atelier qui donne sur la rue, laissant entrer la lumière par la fenêtre ouverte.
Cette année le directeur des arènes lui a confié le soin de décorer la piste des arènes pour l’ouverture de la feria et à l’occasion de la corrida goyesque. Pour le peintre, le motif était déjà dans sa tête. Une corrida goyesque évoque Antonio Ordoñez, Ronda, l’Andalousie profonde marquée par 800 ans d’occupuation mauresque qui ont laissé des oeuvres architecturales remarquables comme l’Alhambra de Grenade. Une mosaïque d’ocres et d’oxydes de couleurs, inspirée du palais forteresse des derniers souverains arabes sera dessinée sur le centre de la piste. Au centre, la mosaïque et au delà des cercles d’action des picadors, des motifs inspirés du costume goyesque. Une oeuvre qui demandera deux jours de travail sur la piste arlésienne, qui se développe sur 60 mètres de long et 29 mètres de large.
Les motifs seront faits avec des poudres de couleur et de la chaux, afin de résister au passage des chevaux et des calèches, mais aussi aux conditions climatiques, ce qui n’avait pas été le cas en 1990 pour la précédente corrida goyesque.
Paul Bosc

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