Oro y Plata: les costumes de lumière de Juan Zíngaro
- ADMIN
- Jan 9, 2018
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Updated: Jan 14, 2020
La Marseillaise, 10 Avril 1999
La feria c’est la fête, les bodegas, la musique, la corrida, la danse. C’est violent par les passions débridées, il flotte dans l’air une odeur de sang, l’enjeu est plein de risques, les cris, le bruit et le son des cuivres sont de rigueur pour dominer la peur de la mort. “Mangeons, buvons, dansons, car demain nous mourrons”.
Au coeur même de cette agitation il y a des lieux de silence et de gravité : la pièce où les toreros revêtent l’habit de lumière, la chapelle où ils prient. Celle où le peintre a fixé sur la toile la figure et les emblèmes des combattants de l’arène, la Chapelle de la Charité accueille pendant les trois jours de la feria les peintures de Jean Michel Mouiren, aujourd'hui connu comme Juan Zíngaro, toutes à la gloire des héros du jour : les toreros.

Les superbes toiles du Maître représentant pour la plupart des toreros de dos ornent les murs de la vieille église, comme les toiles de Velázquez illuminaient le “Palacio del Buen Retiro” à Madrid.
Chaque torero, nous explique l’artiste a ses préférences pour les couleurs, les broderies, le matador Luis Francisco Esplá dit que l’on ne peut pas être élégant dans une arène si l’on n’est pas vêtu de bleu, et le revers de ses capes, ainsi que la doublure de ses muletas est bleue. D’autres commandent un costume de telle couleur et c’est le tailleur qui fait broder ce qui lui plaît.
Parce que Juan Zíngaro est arrivé à la maitrise de son art, son oeuvre transpire sa passion pour ce monde fermé où l’on ne pénètre qu’en foulant le sable d’une arène, et dont il est empreigné depuis son enfance et ses débuts en becerrada le 28 avril 1978.
Il arrive ainsi a nous communiquer son émotion et à nous convaincre que la corrida est avant tout un art et l’expression propre à nos terres méditerranéennes.
Dans un style très réaliste inspiré des grands maîtres espagnols, Velázquez et Zurbarán, il décrit avec soin l’habit de ce torero, au masque déjà figé par son destin.
Sylvain Blanc
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