Juan Zíngaro: “¿Y quién me puede demostrar que Cristo no fue gitano ni que sabía cantar ?”
- ADMIN
- Jan 10, 2018
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Updated: Jan 14, 2020
La Marseillaise, 19 Avril 2000
Jean Michel Mouiren désormais connu comme Juan Zíngaro, expose ses travaux à la Chapelle de la Charité durant les quatre jours de la feria.
Dire qu’il s’agit d’une habitude à propos de cette exposition serait inexact, le terme de rituel convient mieux. Non seulement parce qu’elle se fait dans une chapelle désaffectée mais parce qu’elle se fait toujours au même endroit et à la même époque, la feria.
Ceci dit, il n’est pas question de revoir toujours les mêmes choses. S’il est vrai que Jean Michel Mouiren reste fidèle à nous présenter des hommes vêtus de lumière, ce ne sont jamais les mêmes oeuvres. En effet, cette année nous pouvons admirer, entre autres, le portrait d’un picador bien connu des arlésiens puisqu’il s’agit de Michel Bouix. Vous pourrez au passage constater la vérité du personnage, l’expression du visage qui en dit long sur l’expérience de son métier. Et surtout prenez le temps de détailler les costumes qui révèlent la formation de styliste de l’artiste. C’est sans doute l’innovation de cette exposition que de nous montrer toutes les facettes des costumes de toreros.

Y los gitanos en sus carros cantaban por soleá y los niños en silencio aprendían el compás.
¿ Y quien me puede demostrar que Cristo no fue gitano ni que sabia cantar ?
Las flores de tu balcón lloran por verme que le se yo,
las flores de tu balcón lloran por verme, válgame Dios.
Bulerías de la Luna, Manuel Molina.
Dans un premier temps ce sont des cadres multiples, constitués de quatre panneaux superposés où alternent des morceaux de capes et de muletas utilisés par “Diamante Negro” qui est lui même représenté dans des attitudes très “toreras” sur ces morceaux de tissus. L’originalité de l’artiste réside dans le fait qu’il laisse au toro le soin de faire lui aussi oeuvre d’artiste, en laissant ses empreintes soit sur les morceaux de capes, où l’on distingue des traces de cornes, plus ou moins appuyées, soit sur les morceaux de muletas qu’il signe de son propre sang.
L’autre surprise qui nous attend ce sont les riches décorations des costumes comme les “machos” et les “alamares” astucieusement présentés dans de petits cadres de bois recyclé par series de deux, trois ou cinq.
Mais Juan Zíngaro ne se contente pas de copier le réel. Il a récemment réalisé le dessin original du costume d’alternative de Morenito d’Arles, inspiré de l’ornementation arabe. A cette occasion, il est plébiscité par la sastrería Alejandro à Madrid pour créer de façon continue les motifs des costumes qui seront portés par les plus grandes vedettes.
Désormais, les tableaux qui seront réalisés pourront aussi représenter des toreros portant un costume lui même créé par l’artiste.
Sylvain Blanc
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